Dealing with death as an expat

J’ai pas l’habitude d’annoncer ce genre de nouvelles à la face du monde, j’ai pas tendance à en faire un secret non plus mais disons que c’est pas le genre de choses qui vient normalement dans une conversation et si ça vient, un blanc arrive dès que j’ai finit de parler. Pour dire les choses clairement, ma grand-mère est morte le mois dernier et j’ai un mal de chien à gérer la chose.

I don’t usually tend to scream this kind of news at the world’s face, I don’t usually make it a secret either but it’s not exactly the kind of things that come naturally in conversations. And even if it does come no one speaks a word as soon as I finish. To put things clearly, my grnad mother died last month and I really have a hard time dealing with it.

 

C’est pas la première fois que je vis la perte d’un proche mais c’est la première fois que je le vis de loin et ça, ça change tout. Pour remettre les choses dans leur contexte, ma grand-mère avait 98 ans, je suis rentrée en France à la fin de mon working holiday en partie parce que je savais que ça risquait de se produire, ça ne m’empêche pas d’avoir du mal à gérer la chose.

It’s not exactly the first time I have to face the loss of someone close to me but it’s the first time I live it from afar and it changes everything. To put things into context, my grand mother was 98, I went back to France after my working holiday in part because I thought something like this could happen, it doesn’t make it easier.

 

J’ai lu des conseils sur le net qui disent généralement de “parler de ça avec des gens” ou de “participer à la cérémonie autant qu’on peut” ou “de parler du mort avec les gens qui le connaissait”. Ca aurait pu marcher, ce ne sont pas de mauvais conseils parce que c’est vrai que le plus dur c’est d’accepter la réalité de la chose. Sauf que mon problème n’est pas là, j’ai bien accepté la chose, je veux dire que je savais que ça arriverait, je ne ressens pas de culpabilité non plus, j’ai dis au revoir quand je suis revenue au Japon.

I have read some advice on the net, it’s usually things like “talk about it with people” or “try to take part in the ceremony as much as you can” or even to “talk about the person you lost with people who knew them”. It could have worked, these aren’t bad advices because it’s true that the hardest is to accept it actually happened. Except that it isn’t my problem, I accepted it, I knew it would happen, I don’t feel guilty either, I said goodbye properly when I came back to Japan.

 

En fait je crois que mon plus gros problème dans cette histoire c’est que personne autour de moi n’a l’habitude de ce genre de choses. La communauté des expatriés est jeune et, même les moins jeunes, ont uniquement eut des expériences de pertes de grands-parents desquels ils n’étaient plus proches depuis longtemps alors que j’ai vécu avec ma grand mère dans la maison toute ma vie. Mes amis japonais sont dans le même cas, même à plus de 40 ans. Ils ne vivent pas la mort de quelqu’un de la même façon que nous non plus.

My biggest problem this time is that no one around me is used to this kind of things. Many expats are young and even the less young pretty much only experienced loosing grand parents they weren’t close with for a long time while I lived all my life in the same house as my grand mother. My japanese friends are the same, even at 40. They don’t deal with death the same we do in France as well.

 

Dans ma famille, aller à un enterrement veut dire être entouré de gens qui comprennent mon problème et qui savent que non, c’est pas juste la mort d’une personne qu’on commémore aujourd’hui mais également celle de tous les autres avant elle. Et c’est la chose que je n’arrive pas à faire comprendre aux gens autour de moi et qui fait que je me sens plus seule que jamais. C’est peut être ce qui rend la chose plus lointaine que jamais. C’est peut être aussi ce qui me rend les choses difficiles à accepter, c’est pas tant la mort en elle-même que le fait de ne pas avoir été là pour soutenir ma famille alors que je sais à quel point ces moments là sont durs.

In my family, going to a funeral means being in the middle of people who know my problem and know that no, it’s not just one funeral, it’s also the funeral of everyone before. It’s the thing I just can’t explain to people around me and that makes me lonelier than ever. It also may be the thing that makes it feel like something far away from me. It may be the thing that makes it so hard to accept, it’s not the death itself but the fact I wasn’t there to support my family when I know this kind of moments are so hard.

 

Dans un sens j’ai de la chance, j’ai beau me plaindre d’être toute seule, mon copain est adorable et tente de comprendre du mieux qu’il peut mais ça reste le genre de moment dur à gérer peu importe où qu’on soit dans le monde. Le fait d’être loin coupe juste de certains moyens qui normalement sont là pour aider à justement ne pas se sentir seul et pour se laisser le droit de pleurer. Finalement, on est tous différent et chacun doit réussir à trouver des substituts à ce qu’on aurait à la maison et écrire un post de blog est peut-être le moyen qui me correspond.

In a way, I’m lucky, I might complain that I feel lonely but my boyfriend is adorable and try to understand the best he can, but it’s the kind of moment that’s hard to deal with whereever you are in the world. The fact you’re far away just keeps you away from the usual means with which you usually try to coope. In the end, I guess everyone has to find a substitute of what we’d have at home to deal with it efficiently and writing a blog post might have been just the one I needed.

 

 

 

5 thoughts on “Dealing with death as an expat

  1. Déjà, toutes mes condoléances.
    Pour avoir fréquenté quelques expatriés, je peux dire que j’ai effectivement cette impression de bulle protectrice, qui éclate lorsque la réalité les rattrape. Tout est encore plus intense quand on est loin.
    Je ne sais pas quoi ajouter de plus, si ce n’est que mon grand-père est décédé lorsque je faisais mes études en Angleterre. J’ai pu le voir 1 mois ou 2 avant, pensant le revoir bientôt, mais lui savait que c’était la dernière fois.
    Dans tous les cas, bon courage à toi et toute ta famille (et même si ce n’est pas pareil, vive Skype).

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    1. Merci 🙂
      J’ai malheureusement l’habitude des éclatements de bulle, mon problème cette fois on dirait c’est que je suis la seule dont la bulle a jamais éclaté et c’est un truc dont j’ai pas vraiment l’habitude.
      Comme tu dis, c’est encore plus intense quand on est loin.

      Aha, je ne Skype pas avec ma famille, je dois limite supplier pour que mon frère m’envoie un mail pour me remercier quand je lui fait un cadeau d’anniversaire et j’ai pas la force en ce moment de faire la béquille émotionnelle pour ma mère donc j’évite (“mais tu comprends, avec le décalage horaire et mon boulot c’est dur” ^^)

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  2. Je comprend ce que tu ressens. Etre à 100km ou à 11000km, si tu n’es pas là au moment présent, c’est comme un vide qui est dur à combler. Courage pour ce (long) moment difficile.

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    1. Merci !
      C’est exactement ça et ne pas être là implique un tas de sentiments qui n’auraient pas lieu d’être si on avait justement été là.

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      1. Et comme tu le dis, c’est aussi dur pour ta famille qui est proche. Alors parler avec eux de ce sentiment doit être encore plus dur si tu ne peux pas faire un câlin serrer dans les bras la personne que tu aimes pour la réconforter. Mais tu sais. Chacun gere sa douleur comme il le peut, et chaque personne sait être très forte dans ces moments là 🙂 C’est dur, c’est triste. Mais on ne garde que les moments positifs après ce passage ^^ Et tu ne fais pas exception 😉 C’est un passage avec ses hauts et ses bas… Mais ça finira qu’avec des hauts.

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